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En s’en retournant à la maison, madame Edmonstone lui demanda s’il avait vu M. Lascelles ?

— Oui, répondit Walter. Nous commencerons demain, et j’irai chez lui le lundi et le jeudi. Je n’ai pas de temps à perdre ; j’ai vécu d’une manière trop agréable avec vous. Il me faut quelque chose d’ennuyeux pour me tenir dans l’ordre, ajouta-t-il en faisant claquer son fouet.

— Vous trouvez la vie trop agréable à Hollywell ! dit madame Edmonstone en souriant. Vous n’y avez cependant pas beaucoup joui des plaisirs de votre âge, car nous avons été encore plus tranquilles que de coutume, depuis votre arrivée.

— Ah ! c’est que vous ne me connaissez pas. Vos soirées de famille sont un plaisir assez vif et assez nouveau pour me nuire.

— Une chose agréable ne nuit pas toujours.

— Non pas aux gens calmes ; mais pour moi, quand je me retire après avoir passé une de ces joyeuses soirées de causeries, je puis à peine réunir mes pensées et réfléchir. Je ne puis cependant me tenir seul et enfermé pendant toute la veillée. Ce ne serait guère poli.

— Certainement non. Vous nous devez des égards, tout dangereux que nous sommes.

— La faute ne vient pas des autres ; elle est en moi, je le sais ; je le sens !

— Je crois vous comprendre. Ce que vous éprouvez est l’effet de la nouveauté. Vous avez mené jusqu’ici une vie si retirée, que nos soirées en famille font sur