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— Bonjour, Laura, bonjour, Charles. Je suis bien aise de vous trouver en bas de nouveau. Comment êtes-vous aujourd’hui ?

— Toujours à peu près de même, je vous remercie, répondit Charles d’un ton découragé.

— Êtes-vous venu à pied ? demanda Laura.

— Oui. Où est mon oncle ? J’ai passé à la poste et j’apporte une lettre pour lui. Elle porte le timbre de Moorworth, ajouta-t-il en la produisant.

— Où est-ce ? demanda Charles.

— C’est le bureau de poste le plus proche de Redclyffe, la terre de M. Walter Morville.

— Ce vieux M. Morville ! Que peut-il avoir à faire avec mon père ?

— Ne savez-vous pas, dit Philippe, que mon oncle doit être le tuteur de son petit-fils ? Quand M. Morville exigea que mon père se chargeât de cette tutelle, mon père n’y consentit qu’à condition que mon oncle lui serait adjoint ; maintenant ce dernier se trouve seul tuteur, et je ne puis m’empêcher de soupçonner qu’il s’est passé quelque événement à Redclyffe. Ce n’est certainement pas là l’écriture de M. Walter Morville.

— Il faut attendre, à moins que votre curiosité ne vous emporte à la recherche de papa, dit Charles ; il est quelque part, remplissant avec zèle la place de Jenkins.

— Vraiment, Philippe, ajouta Laura, on ne peut trop redire quel service vous lui avez rendu en le convainquant de l’infidélité de Jenkins. Sans compter