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avec moi les jours pluvieux. Venez, et faisons une partie de balle sur l’escalier.

Elle saisit la main de Walter et l’aurait entraîné sur-le-champ, s’il n’avait d’abord voulu aider Charles à s’établir sur son sofa : pendant ce temps, Charlotte s’efforça de persuader Amable, sa compagne habituelle, de se joindre à leur partie. La pauvre petite Amy regrettait fort d’être obligée de refuser, et, comme elle prêtait l’oreille au joyeux tapage de la partie de balle, elle soupirait d’avoir à jouer le rôle d’une grande demoiselle. Cependant Philippe faisait observer à Laura, qui servait de marqueur au billard, que Walter n’était encore qu’un enfant.

Enfin le sort favorisa Amy ; car, vers les trois heures et demie, la partie de billard fut interrompue, et Philippe, ayant déclaré que la pluie avait cessé, invita Walter à faire une promenade. Ils sortirent donc par un brouillard humide, pendant que Charlotte et Amy commencèrent une partie de volant.

La nuit avait succédé au crépuscule ; Charles traversait l’antichambre, appuyé sur le bras d’Amy. Charlotte le suivait avec ses béquilles, madame Edmonstone aidait Laura à emporter ses appareils de perspective, et tous allaient se préparer pour le dîner ; soudain la porte s’ouvrit et les deux jeunes Morville entrèrent. Walter, sans s’amuser à quitter son paletot, monta l’escalier en courant et entra dans sa chambre, en fermant la porte avec un vacarme qui fit que chacun regarda Philippe, pour lui demander l’explication de cette conduite.