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continuer, et tous l’en prièrent. Amy travaillait à l’aiguille ; Laura faisait du dessin linéaire, et Walter, assis auprès d’elle, faisait des cercles concentriques avec son compas, ou, quand elle en avait besoin, il tournait sa règle, taillait son crayon, en un mot ses doigts n’étaient jamais en repos, si ce n’est à quelques passages marquants, ou quand il s’élevait une discussion. Tous furent surpris de voir arriver l’heure du goûter. Charles demanda à voir le livre, que Philippe lui remit avec un sourire, et il s’écria :

— C’est du latin ! Je me doutais que vous traduisiez. Ce livre vous appartient-il ?

— Oui.

— Est-il très difficile ? je le lirais, si quelqu’un voulait se joindre à moi.

— Si c’est de moi que vous voulez parler, dit Walter, je le ferai bien volontiers ; mais vous avez vu que je ne suis pas des plus forts.

— C’est justement la raison, dit Charles. Je vous aurais fait chevalier de la Toison d’Or pour cet ovis ! Des maîtres, j’en pourrais avoir par douzaines ! Mais mon égal en ignorance est inestimable.

— C’est un marché conclu, dit Walter, si Philippe veut nous prêter le livre.

La cloche du goûter sonna, et les jeunes gens passèrent à la salle manger. M. Edmonstone arriva presque à la fin du repas, tout joyeux d’avoir achevé sa correspondance, mais se plaignant du mauvais temps.

— Il n’y a rien à faire aujourd’hui qu’une partie de