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Nous sommes bien aises de lui faire sentir que nous le regardons comme un membre de la famille.

— Vous vous accordez donc assez bien ?

Toutes répondirent à la fois :

— À merveille !

— Il est si amusant, ajouta Charlotte.

— Il chante si bien, dit Amable.

— Il a tant de droiture, dit madame Edmonstone.

— Tant d’instruction, dit Laura.

Puis elles recommencèrent :

— Il joue très bien aux échecs, dit Amable.

— Son chien est charmant, dit Charlotte.

— Il est si prévenant pour Charles, dit madame Edmonstone en retournant au salon auprès de son fils.

— Papa dit qu’il aura des qualités pour lui et tous ses ancêtres, dit Amable.

— Sa voix, oh ! sa voix ! dit Laura.

— Philippe, dit Charlotte avec un grand sérieux, il faut que vous tâchiez de l’aimer.

— Tâcher ! petite impertinente, dit Philippe en souriant. Pourquoi ne l’aimerais-je pas ?

— J’étais sûre que vous tâcheriez.

— Cela vous sera-t-il difficile ? demanda Amable. Mais, Philippe, ce que vous ne pourrez vous empêcher d’aimer, c’est sa voix.

— Je n’en ai jamais entendu de pareille, ajouta Laura ; si pure et si puissante, et en même temps si douce dans les notes basses. Puis il a l’oreille si juste ! Il est vraiment très bien doué pour la musique.