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— Mais Philippe n’a pas dit positivement qu’il y eût du mal à lire cet ouvrage.

— Non, dit Philippe. Ces sortes de livres font réfléchir, et je ne pense pas qu’ils puissent faire du mal à une personne armée de la vérité.

— C’est-à-dire donc que Laura et Walter ont notre gracieuse permission de lire Dombey.

— Quand Laura sera enrhumée, ou qu’elle aura mal aux dents.

— Et moi ? demanda Walter.

— Ce serait dommage de commencer par Dickens, tandis qu’il y a tant d’autres romans, d’un ordre plus élevé, qui seront tout aussi nouveaux pour vous. Je suppose que vous ne savez pas l’italien ?

— Non, répondit brusquement Walter, en fronçant le sourcil.

Philippe continua.

— Si vous le saviez, je ne vous conseillerais pas la traduction de I promessi Sposi, l’un des meilleurs ouvrages qui existent. Vous l’avez en anglais, si je ne me trompe, Laura ?

Laura alla chercher le volume ; Walter se disposait à le prendre, avec un remercîment forcé et un air de contrainte, quand Philippe saisit le premier volume, et, le feuilletant rapidement :

— Je ne puis supporter ceci, dit-il. Où est l’original ?

On le trouva bientôt ; et Philippe, l’ouvrant à la belle histoire de Fra Cristoforo ; se mit à la traduire couramment, avec un choix d’expressions qui fit bientôt cesser les critiques de Charles. Walter, qui n’avait