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Après les premiers compliments, Laura lui demanda des nouvelles de sa sœur, qu’il avait été voir, puis elle lui dit qu’il en étaient justement à parler de l’avantage d’étudier peu d’auteurs, mais de choisir les meilleurs.

— C’est vrai, dit Philippe. J’ai été souvent surpris de voir combien les gens connaissent peu Shakespeare lui-même ; et je crois que c’est la faute de tout ce fatras bon marché dans lequel voilà Charles presque enseveli.

— Oui, dit Charles, et qui feuillette ce fatras, au commencement de chaque mois ? Sans doute un pilote, dont Laura suit seule les directions.

— Laura les suit-elle ? demanda Philippe d’un ton satisfait. Je me suis fait lire par elle le passage de Dombey qui doit toucher le plus le cœur d’une femme. Je voulais voir seulement si elle continuerait pour elle-même cette lecture… C’était l’endroit où il est question du petit Paul. Eh bien ! croiriez-vous qu’à l’heure qu’il est elle ne sait pas encore s’il est mort ou vivant !

— Je ne puis dire que je ne sache pas s’il est mort ou vivant, répondit Laura, car je trouvai un jour Amy dans un état dont je fus alarmée ; elle était tout en larmes dans la serre ; mais, quand j’ai su qu’il n’était question que du petit Paul, cela m’a rassurée.

— Je voudrais que vous fissiez cette lecture, dit timidement Amy en regardant Walter.

— Très bien, Amy, dit Charles ; opposition ouverte envers Philippe !