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CHAPITRE III.


Le rayon de la félicité brille avec plus
d’éclat s’il est relevé de quelque ombre de
douleur.



— Quel usage ferai-je de lui ? se disait Charles en examinant Walter Morville, assis auprès de la table, un livre à la main.

Il avait la tournure d’un jeune homme qui grandit encore ; étant fort mince, il semblait plus grand qu’il ne l’était réellement. Il paraissait fort actif, et, quoiqu’il fût assis au fond de son fauteuil, il n’y avait pas de nonchalance dans son attitude. Il n’était pas beau, mais il avait des yeux remarquables, des cils longs et noirs, des sourcils bien dessinés ; ses cheveux étaient beaucoup plus clairs, longs, soyeux et ondulés. Il avait le teint naturellement blanc, comme on pouvait le reconnaître dans le haut du front ; mais le reste de sa figure, ainsi que ses mains, bien formées, était brûlé par le soleil et l’air de la mer ; les couleurs de la santé brillaient sur ses joues.