Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/358

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 352 —

des invités. Une autre !… celle de la famille Brownlow. Amy parlait à mademoiselle Brownlow, quand elle entendit de nouvelles salutations… Cette fois c’était bien son père, faisant mille excuses pour son arrivée tardive, et Walter ! Walter à qui sa mère touchait la main !

Était-ce un rêve ? Elle ferma les yeux et les rouvrit. Cette fois il était près d’elle ; elle sentit qu’il lui serrait la main ; mais elle ne distingua sa voix que quand il dit : — Comment vous portez-vous, Charles ? Son père vint ensuite à elle, et la baisa au front, comme il le faisait toujours en arrivant. Puis, ne pouvant encore la quitter, il lui donna de nouveau deux baisers sur les joues, en disant d’une voix qui signifiait bien des choses :

— Comment êtes-vous, ma petite Amy ?

Tout le salon semblait danser devant ses yeux ; elle ne put que sortir en toute hâte. Mais, dans l’antichambre, elle entendit une domestique crier :

Le porte-manteau de M. Walter dans sa chambre ! Elle n’aurait pas osé avancer, si elle n’avait vu arriver M. Ross et sa fille. Elle les salua, fit quelques observations sur le chapeau de Mary, et la conduisit dans sa propre chambre.

— Amy, ma chère enfant, qu’avez-vous donc ?

— Papa est arrivé, et…

Le reste de la phrase ne vint pas.

— Et ?… répéta Mary, et le mystère est expliqué ?

— Je ne sais pas ; ils sont arrivés dans cet instant, et je me suis sentie si émue que je me suis sauvée.