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pauvre enfant ne sent pas le moins du monde les torts de son père. Elle me conta que vous étiez venu les voir un matin où sa mère était fort inquiète, parce que son père risquait d’aller en prison, mais que vous lui aviez donné un papier qui l’avait tirée de peine et avait sauvé son père. Alors je lui demandai l’adresse de son père, et je tâchai de le découvrir à Londres. Je le trouvai enfin, et je lui expliquai le but de ma visite. Quand il sut tout ce que vous aviez souffert pour lui, il se désespéra comme un héros de tragédie, et jura qu’il viendrait tout expliquer à votre tuteur. Je le mis tout de suite en voiture pour ne pas lui laisser le temps de se repentir, et je l’amenai ici.

— Il est inutile de vous dire combien je vous suis reconnaissant, mon bon Markham.

— Depuis environ quarante années je ne fais guère autre chose que de réparer les sottises de votre famille, dit Markham ; mais le temps passe, et nous avons beaucoup à faire.

On se mit alors à régler les comptes. Il y avait beaucoup à faire, et, quoique, légalement, Walter n’eût encore aucun pouvoir sur sa fortune, à cause du testament de son grand-père, il n’en fut pas moins consulté sur tout. Il n’était pas fâché d’avoir à penser à des bails et à des réparations, pour ne pas se laisser complètement absorber par la perspective de son bonheur. Mais l’idée qu’Amy lui appartiendrait encore, lui passait de temps en temps par l’esprit comme un éclair, et le faisait tressaillir de joie. L’affaire de Coombe-Prior fut arrangée. On convint de nommer