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qui l’ait encore vu ; peut-être vous avouerait-il des choses qu’il n’a pas voulu lui dire.

Cette observation plut à M. Edmonstone.

— Sans doute, dit-il. J’ai plus d’expérience, puis le pauvre Walter nous aime beaucoup.

Alors Charles écrivit à Walter pour lui donner un rendez-vous avec son père et Markham, dans lequel diverses choses relatives à la succession devaient se régler. — Si vous expliquez l’affaire du joueur, ajoutait Charles, tout ira bien.

Walter soupira en posant la lettre. — C’est inutile, mon bon Charles ! dit-il. Aussi inutile que de vouloir empêcher mon pauvre oncle de tomber de plus en plus bas. Mais est-il juste, ajouta-t-il avec véhémence, que je risque mon bonheur et celui d’Amy pour cacher une faute d’un homme qui en a tant commis ? Si je lui demandais la permission d’expliquer cette affaire à la famille Edmonstone seulement, cela ne pourrait lui faire aucun tort. — Mais il se reprit bientôt et ajouta : Sont-ce là les sentiments que je dois nourrir ? Serais-je digne d’Amy, si mon premier pas vers elle était une action si peu délicate ? Non, si je faisais cette lâcheté je mériterais plus de maux que je n’en ai soufferts. J’en ai mérité de plus graves par mon impatience et mes mauvais sentiments.

Walter écrivit donc à Markham, pour lui fixer un rendez-vous, le priant de passer par Saint-Mildred, pour payer aux demoiselles Wellwood un quartier de la pension de sa petite cousine. — Je sais, ajouta-t-il, que vous aimerez mieux prendre cette peine que de