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dale avait sur les élections, et de la représentation de Moorworth. Walter, le comprenant enfin, s’écria qu’il espérait bien que tous ces honneurs étaient encore loin de lui, et que le fermier Todd et Coombe-Prior lui donnaient assez de peine pour qu’il n’eût pas envie d’avoir un comté tout entier sur les bras.

Peu de jours après, il reçut encore une lettre timbrée d’East-Hill, et qui avait l’air de venir de Hollywell. Elle n’était cependant pas de messieurs Edmonstone ni de Madame. Walter l’ouvrit en tremblant et lut ce qui suit :


« Mon cher Walter, je fais ce que je ne devrais pas faire, mais j’ai forcé Charlotte à me donner cette feuille. Écrivez-moi toute l’histoire de votre noble conduite. Je l’ai devinée sur la figure d’Amy. Cela vous a fait beaucoup de bien auprès de mon père. Je ne puis en dire davantage. Votre C. E. »


Charles pouvait bien dire qu’il avait tout lu sur la figure d’Amy ; un matin, elle lui apportait le journal et cherchait un article qu’il lui avait demandé, lorsque ses yeux rencontrèrent les mots : Baie de Redclyffe. Elle rougit, puis un saisissement ineffable parut sur sa figure et des larmes coulèrent de ses yeux.

— Amy ! qu’avez-vous donc ?

Elle ne put que lui indiquer l’endroit, en lui donnant le journal. Charles lut l’article à haute voix, puis ils le relurent ensemble et ne se lassaient pas d’en parler. Charlotte entra dans la chambre ; aussitôt