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— Oh non ! s’écria Mary en lisant. C’est un jeune homme admirable ! Ils avaient l’air si heureux ensemble l’été dernier !

— Cette affaire et la maladie de Charles ont assombri toute la maison. Les deux jeunes filles ont l’air triste.

— Amy serait triste !

— Oui, et même elle n’a pas repris sa gaieté depuis que Charles va mieux ; je croirais qu’elle est restée trop enfermée avec lui, si je ne l’avais pas vue sortir tous les jours.

— Pauvre Amy ! dit Mary ; mais, se rappelant ses observations de l’été précédent, elle ne fit plus de questions.

Le lendemain au soir, la voiture de M. Edmonstone vint prendre M. Ross et sa fille. Toute la famille, excepté Charles, était au salon quand ils arrivèrent ; Mary observa surtout Amy. Elle était en robe blanche, avec une branche de houx dans les cheveux. Elle avait pâli et maigri depuis l’été précédent, et, quoiqu’elle parlât et sourît à propos, elle avait perdu sa gaieté presque enfantine, sans avoir pris l’air fatigué de sa sœur. Mary ne put lui parler beaucoup, car la société était nombreuse ; Amy était fort occupée à divertir les enfants, mais elle paraissait le faire avec effort.

— Êtes-vous lasse ? lui demanda Mary.

— Non ; mais nous ne savons pas nous amuser sans Charles !

— Vous ayez passé un triste hiver, commença