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sur la mer que pendant votre expédition sur les rocs ? reprit M. Ashford.

— Les pêcheurs disent que non. Mais, sur les rocs, il s’agissait de regarder à ses pieds, et de mesurer chaque pas. Je ne voudrais pas pour beaucoup ignorer ce qu’on éprouve sur une mer pareille. Rien ne fait mieux sentir l’impuissance de l’homme. Mais quel brave que ce Ben Robinson ! Il a ce mépris du danger qu’on nous dépeint dans les héros. Que de bonnes qualités en lui, si elles pouvaient être développées !

— Regardez là-bas ! répondit M. Ashford, en se retournant, comme il arrivait à la porte de l’église. Et Walter vit à quelque distance Ben Robinson qui s’y rendait aussi avec son vieux père, ce qu’il n’avait pas fait depuis bien des années.

— C’est qu’une nuit comme celle-ci doit faire réfléchir, dit Walter.

Après le service, Walter se retira chez lui, et M. Ashford rentra au presbytère, où le déjeuner se prolongea pendant qu’il racontait tout ce qu’il avait vu. Puis il retourna au village pour s’informer de l’état des naufragés et de leur sauveur. On lui dit que Walter était remonté au château. Le capitaine du vaisseau échoué, ayant appris à qui lui et ses hommes devaient la vie, pria le pasteur de le conduire auprès de Walter pour le remercier.

Markham les fit entrer dans la bibliothèque, dont la porte était restée ouverte ; un spectacle inattendu fit sourire le vieil intendant et M. Ashford. Nous avons déjà dit que cette pièce était très vaste, en sorte que