Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/316

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 310 —

Il descendit en courant pour faire entrer les chanteurs, quoiqu’il n’eût plus son ancienne admiration pour le violon de James Robinson, ni pour la grosse voix de Harry Ray. Il les écouta longtemps, et passa encore plus de temps à leur expliquer ce que M. Ashford voulait dire, quand il leur parlait de perfectionner le chant sacré. Ces améliorations avaient été considérées d’un œil soupçonneux, jusqu’à ce que l’on vît qu’elles avaient l’approbation de M. Walter. À son tour il leur chanta quelque versets, pour leur expliquer ce qu’il entendait, et l’opinion de la troupe fut que monsieur chanterait aussi bien que Harry Ray, si seulement il chantait aussi fort.

Walter n’avait pas chanté ailleurs qu’à l’église depuis ses malheurs ; aussi fut-il étonné de se surprendre à continuer un cantique quand il fut seul. C’était un de ceux qu’Amable aimait le mieux. Il se tut et soupira ; mais il ne s’endormit pas sans retrouver dans son cœur un peu de la joie et de l’espérance qu’apporte avec elle la fête de Noël. Le lendemain matin il se rendit à l’église, et le service le toucha plus peut-être qu’il n’avait fait jusqu’à ce jour. Ensuite il alla faire une promenade, et entra dans quelques chaumières décorées de houx, selon la coutume de Noël en Angleterre. Les heureux habitants échangeaient des souhaits de bonne année. Rentré chez lui, à la tombée de la nuit, il s’assit tout seul à une table que madame Drew avait absolument voulu charger d’un dîner qui aurait suffi pour traiter douze personnes, puis il passa et à écrire cette solitaire soirée de Noël qu’il