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espérer qu’elle le plaignait, et ne l’oubliait pas dans ses prières.

À ce moment le son d’un chant lointain retentit à son oreille. C’était un noël, un de ces chants qui lui semblaient sans pareils, quand il ne connaissait que les chanteurs de l’église de son village ; et maintenant encore, combien ces voix, adoucies par la distance, plaisaient à son oreille exercée ! Il ouvrit la fenêtre et regarda dans la cour, où il distingua quelques personnes debout. Dès que les chanteurs s’aperçurent qu’on les écoutait, ils recommencèrent le cantique, et Walter reconnut les voix qu’il avait souvent entendues ; elles lui firent plaisir, malgré quelques fausses notes. Appelant les musiciens par leurs noms, il leur demanda pourquoi ils demeuraient là dans la neige, au lieu d’entrer dans le vestibule comme autrefois.

Le plus âgé de la troupe s’avança. C’était un vieux bonhomme, dont la voix fêlée nuisait plus à l’harmonie qu’elle n’y concourait.

— Voyez-vous, Monsieur, dit-il, il y en avait quelques-uns qui ne savaient si vous aimeriez encore à nous entendre chanter, parce que tous ne vous connaissent pas bien. Cependant nous n’aurions pas voulu renoncer à vous rendre cet hommage après votre longue absence. C’est pourquoi nous avons commencé ici tout doucement, pour voir si vous y feriez attention.

— Merci, James, dit Walter, touché de l’attention de ces pauvres gens. Vos noëls me font un grand plaisir. Venez à la porte d’entrée, j’irai vous ouvrir.