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C’était une population très primitive ; ils étaient presque tous parents les uns des autres, et, à leurs yeux, les Morville étaient comme des rois. Cependant M. Ashford vit bien que c’était pour lui-même qu’on aimait le jeune Walter. Le jour où le capitaine Morville était venu à Redclyffe, James Thorndale, qui l’avait accompagné, était allé voir son cousin, qui l’avait beaucoup questionné sur le jeune seigneur. James Thorndale aimait assez Walter, et avait donné à M. Ashford une idée favorable de ses manières, quoiqu’il fût trop sous l’influence de Philippe pour dire du bien de son caractère. M. Ashford en était donc à se demander s’il devait attendre pour sa paroisse une bonne ou une mauvaise influence de Walter, quand il aurait atteint sa majorité.

Enfin ce jeune homme parut un matin à l’église, et M. Ashford alla dès l’après-midi lui faire une visite qui dura près de deux heures, Le bon pasteur rentra chez lui fort satisfait de son voisin, avec qui il avait déjà arrangé l’affaire de l’école, et tout ce que lui et sa femme connurent de lui dans la suite leur prouva qu’il était d’une extrême bienveillance.

Ce qui les surprit seulement, c’est qu’ils s’aperçurent bientôt qu’il n’était pas au mieux avec son cousin, dont la famille Thorndale leur avait donné la meilleure opinion.

— Sans doute, dit M. Ashford, le vieux Markham l’aura influencé contre ce jeune homme, qui est son héritier, et que, pour cela sans doute, il n’aime guère.

— On ne peut pas s’attendre à trouver deux capi-