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cours sur les inconvénients du désordre, qui dura le reste du chemin, et n’empêcha pas Walter de jouir du plaisir de reconnaître chaque arbre, chaque détour de la route.

Il revit la vallée ombragée de grands arbres où il avait tué son premier coq de bruyère ; la pierre sur laquelle il avait cassé son couteau neuf en faisant des recherches géologiques ; l’étang où il patinait, et la place d’où l’on apercevait la mer. Il faisait trop sombre pour la bien distinguer, mais Walter fit un mouvement de joie qui lui valut une réprimande de Markham, fâché de ce qu’il ne l’écoutait pas. Puis on traversa de sombres bruyères, parmi lesquelles se dressaient de longues fougères sèches. Walter s’efforçait de découvrir au loin la fumée de la chaumière du vieux garde-chasse, et il eut de la peine à ne pas interrompre Markham pour lui demander de ses nouvelles.

Après avoir franchi encore une chaîne de collines, ils commencèrent à descendre dans une riche vallée, couverte de champs fertiles, de grands arbres, de jolies chaumières avec des jardins, le tout fort différent de Coombe-Prior. La maison de Markham était un vrai bijou, entourée de plantes vertes choisies ; puis venait celle du médecin, blanche et propre, puis l’auberge : « Aux armes de Morville, » dont l’aspect était des plus vénérables ; plus loin l’église, avec sa tour d’une hauteur disproportionnée ; enfin, derrière l’église, le presbytère, qui se cachait modestement. De l’autre côté, la route était bordée par le mur du parc et sa