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— C’est la question que m’adressent tous les voyageurs, répondit le cocher ; et il y a bien de quoi. C’est un nid de voleurs et de vagabonds appelé Coombe-Prior.

Walter connaissait bien ce nom, quoiqu’il ne fût jamais venu dans ce hameau écarté, qui dépendait de son domaine, et il sentit qu’on pouvait lui reprocher la misère de ses habitants.

— N’y a-t-il donc personne qui s’intéresse à cette population ? demanda encore le voyageur.

— Le ministre est un chasseur qui demeure à six milles d’ici, et vient à cheval pour faire le service.

Walter savait que son grand-père avait vendu cette cure dans le temps de ses folles dépenses ; c’était encore une trace des fautes de ses ancêtres.

— Savez-vous à qui appartient ce village ?

— À M. Walter Morville. Vous avez bien entendu parler du vieux M. Morville ; il a fait assez de bruit dans le monde.

— Quoi ! le fameux…

— Pardon, Monsieur, interrompit Walter avec un sourire ; je dois vous prévenir que je suis son petit-fils.

— Monsieur Walter ! s’écria le cocher en se retournant pour le saluer ; je n’avais pas l’honneur de vous connaître, Monsieur. Vous n’êtes sans doute pas encore venu par cette route, car je n’oublie jamais une figure que j’ai vue. J’espère avoir souvent l’honneur de conduire monsieur.

Après avoir échangé quelques paroles polies, Wal-