Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/289

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 283 —

le dîner, je suis plus que jamais convaincu que tout finira bien.

— Vous a-t-il tout dit ?

— J’ai tiré de lui tout ce que j’ai pu, et, à mon avis, c’est Walter qui a le beau rôle. Je voudrais seulement qu’il eût renvoyé Philippe à coups de pieds en bas de l’escalier !

— Oh ! non, non. Mais s’est-il contenu ?

— S’il ne s’était pas contenu, on me l’aurait bientôt dit.

Et Charles lui répéta ce qu’il avait pu tirer de Philippe, pendant qu’elle l’écoutait, partagée entre la douleur et la joie.

Philippe ne revit pas souvent Charles ; il venait demander de ses nouvelles une fois par jour, mais le malade ne l’engageait pas à prolonger ses visites. D’ailleurs, pendant la semaine que Philippe passa à Hollywell, Charles était toujours ou très souffrant ou assoupi, par les potions opiacées qu’on lui donnait. Sa mère était complètement absorbée par lui, et ne le quittait ni jour ni nuit, en sorte qu’elle avait à peine le temps de penser à Walter et à sa fille, malgré toute sa sympathie pour eux. Amy semblait elle-même oublier ses peines pour soigner son frère ; elle aimait mieux à être dans sa chambre qu’auprès de Philippe, pour qui elle se sentait une sorte de répugnance.

Laura, quoiqu’elle fût aussi une bonne sœur et une garde-malade attentive, était moins nécessaire à Charles que ne l’étaient Amy et madame Edmonstone ; aussi était-elle ordinairement chargée de rester