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circonstances présentes, que de paraître seulement avoir besoin du pardon de Charles, et il était fort ennuyé d’avoir été pour quelque chose dans cet accident. En arrivant à Hollywell, M. Edmonstone fit entrer son neveu au salon, et monta pour voir comment était le malade : Laura vint bientôt trouver Philippe.

— Vous n’avez pas de bonnes nouvelles ? lui dit-elle. J’en suis fâchée, car nous sommes déjà assez tristes avec Charles.

— Mais, Laura, croyez-vous que cet accident puisse avoir été la cause…

— Le docteur Mayerne ne le croit pas, et Charles dit que c’était sa faute, et que vous l’avez sauvé, en l’empêchant de tomber en bas de l’escalier.

Philippe racontait à Laura comment la chose s’était passée, lorsque madame Edmonstone entra, avec un air fatigué et inquiet. Elle dit à son neveu que Charles désirait le voir, et il monta auprès de lui.

La porte de la chambre de Charles, qui donnait dans le cabinet de toilette, était ouverte, et une lampe brûlait sur la petite table auprès de laquelle Amy travaillait. Après avoir souhaité le bonjour à Philippe elle sortit, le laissant seul avec Charles. Celui-ci était couché sur son petit lit, sans pouvoir remuer, les traits contractés par la douleur, et les yeux rougis par l’insomnie ; mais ses regards étaient vifs et animés, et ses bras étaient rejetés avec inquiétude sur les couvertures.

— Je suis bien fâché de vous trouver ici, dit Philippe en prenant avec empressement sa main brûlante. Souffrez-vous beaucoup ?