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— Mon oncle a la preuve que vous avez payé, avec son dernier billet de trente livres, un joueur connu.

Walter ne tressaillit point, et répondit simplement : C’est vrai.

— Et cependant vous affirmez que vous n’avez ni joué, ni parié ?

— Je l’affirme.

— Pourquoi donc ce payement ?

— Je ne puis le dire ; je sais que les apparences sont contre moi, répondit Walter avec moins d’impatience qu’on ne s’y serait attendu. Puisque ma parole ne suffit pas, je ne vous la donnerai plus.

— Vous affectez d’être sincère, et il y a des mystères partout. Que voulez-vous que nous fassions ?

— Ce que vous voudrez, répondit fièrement Walter.

Philippe avait toujours été accoutumé à voir les autres céder et faiblir devant son calme ; même lorsqu’ils avaient, comme Charles, l’air de se révolter et de se fâcher. Mais avec Walter il n’en était pas ainsi, et il s’en était plusieurs fois aperçu. Aussi fut-il obligé de faire un effort pour conserver le sentiment de sa supériorité.

— Puisque c’est votre dernier mot, dit-il, puisque vous n’avez pas de confiance en nous, vous n’avez pas le droit de vous plaindre de nos soupçons. Je vous avertis que je ferai tout mon possible, et j’y suis autorisé par votre tuteur, pour dévoiler ce mystère. En premier lieu, je vais prendre ici des renseignements sur votre compte. J’espère qu’ils seront satisfaisants.