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— Que veut-il de plus que ma parole d’honneur ? s’écria Walter.

— Je suis loin de croire qu’il lui faille autre chose.

Les yeux de Walter lancèrent des éclairs ; mais Philippe ne voulait pas de querelle, et il continua :

— Cependant des preuves évidentes de vos bonnes intentions seraient encore plus satisfaisantes.

— Je ne peux dire quel était l’emploi que je voulais faire de cet argent.

— C’est malheureux ! Mais si vous ne pouvez éclaircir cela, ne pouvez-vous du moins montrer vos comptes à votre tuteur ? Sans doute ils vous justifieraient.

Walter n’avait jamais tenu de comptes, ni même pensé que l’exactitude fût un devoir. Il garda un moment le silence, et déclara enfin qu’il n’avait pas de comptes à montrer.

Philippe répéta : C’est malheureux ! d’une manière qui rendait ces paroles plus offensantes que s’il eût dit : Quelle sottise !

Après une pause, durant laquelle Walter ne se sentait pas assez maître de lui pour parler, Philippe ajouta :

— Ainsi nous n’avons pas d’explications à donner sur cette affaire des mille livres ?

— Non. Si ma parole ne suffit pas, je ne peux rien ajouter. Mais ce n’est pas tout ; je voudrais savoir ce que signifie cette autre calomnie, et qui m’accuse d’avoir joué. Si vous êtes vraiment disposé à me rendre service, dites-moi quelles preuves on a données, afin que je les réfute.