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il crut donc devoir se montrer sévère, et répondit :

— Personne n’est plus disposé que moi à vous aider, mais il faut que vous commenciez par ne pas vous faire de tort à vous-même.

Walter sentit son cœur battre d’impatience à ce ton mesuré. Mais il se posséda. Philippe continua :

— Tant que vous ne direz pas tout, il n’y a rien à faire.

— Ma seule pensée est d’être franc, répondit Walter ; mais on ne m’a pas donné l’occasion de m’expliquer.

— Vous n’aurez plus lieu de vous plaindre de cela, car je suis ici pour vous écouter, et faire parvenir vos explications à mon oncle. Je ferai mon possible pour vous le rendre favorable ; mais il est vivement offensé.

— Je sais, répondit Walter en rougissant, et sans la moindre amertume, je sais que je suis inexcusable, et je ne puis qu’exprimer mes regrets pour ce que j’ai dit de lui et de vous.

— Pour mon compte, répondit Philippe, je vous pardonne de grand cœur ce qui a pu vous échapper dans un moment de vivacité, surtout puisque vous en témoignez du regret. Mais c’est cette demande d’argent qui a surpris M. Edmonstone.

— J’en avais besoin pour exécuter un projet ; mais, s’il ne juge pas convenable que je le reçoive, tout est dit.

— Ce n’est pas là ce que pense M. Edmonstone, il voudrait être sûr que vous ne l’aviez pas dépensé d’avance.