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tures anciennes, sa bibliothèque, ses petites tables, ses fauteuils commodes et le grand canapé du malade. Il n’y avait pas jusqu’à la grille du foyer, dans laquelle le charbon ne brûlât mieux que dans toutes les autres grilles de la maison. Un lundi soir, les volets étant fermés et les rideaux baissés, Charles, enveloppé d’une robe de chambre chinoise, toute couverte de pagodes, était couché d’un côté de la cheminée, tandis que la petite Charlotte était à l’autre coin, accroupie sur un tabouret. Charles n’était pas toujours fort civil envers Charlotte ; elle aussi, étant fort gâtée, avait ses volontés, qui ne s’accordaient pas avec celles de son frère ; elle savait dans l’occasion le taquiner à son tour, mais ce soir-là, ils étaient au mieux ensemble, ayant un intérêt commun.

— Voilà six heures qui sonnent, dit-elle, ils seront bientôt ici. Je voudrais bien que maman me permît de descendre, mais il me faut attendre après le dîner. D’ailleurs Amy m’a recommandé d’être fort tranquille, parce que ce pauvre M. Morville sera trop affligé pour aimer à entendre bavarder. Croyez-vous que vous l’aimerez, Charles ?

— Avant de décider cette question, répondit Charles d’un ton sentencieux, il faut que je voie de quel côté il partage ses cheveux.

— Philippe partage les siens à gauche.

— Alors, il va sans dire que M. Walter Morville partagera les siens à droite.

— Et n’y a-t-il pas quelque horrible histoire sur ces Morville de Redclyffe ? Je l’ai demandé à Laura qui