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Les réponses arrivèrent enfin. Les uns les trouvèrent satisfaisantes ; mais les autres ne s’en contentèrent pas. M. Wellwood avait la meilleure opinion de son élève, et croyait sa conduite irréprochable ; mais, quand on lui demanda comment Walter employait son temps, il put répondre seulement qu’il allait visiter des amis à Saint-Mildred et aux environs, et qu’il voyait quelquefois madame Henley et le colonel Harewood. Ce dernier nom n’était malheureusement que trop fait pour confirmer les soupçons de Philippe.

Walter écrivit à Charles avec une grande effusion de cœur pour le remercier de sa sympathie. Il demandait encore, pour les réfuter, les preuves qu’on avait de ses prétendues fautes, puis il exprimait un profond repentir de s’être exprimé comme il l’avait fait dans un mouvement de colère.

« Je ne sais ce que je puis avoir dit, écrivait-il, sans doute quelque chose de fort condamnable, car tels étaient mes sentiments à ce moment. Je ne puis que me soumettre à la sentence de M. Edmonstone, qui doit être bien mécontent de moi, et je ne compte plus que sur le temps pour découvrir mon innocence. »

Charles ne vit dans cette lettre que la manière habituelle de Walter de se condamner lui-même ; mais son père y vit une demi-confession de sa faute. Et pourquoi ce jeune homme voulait-il absolument demeurer à South Moor jusqu’à la fin des vacances ? Charles répondit qu’il fallait bien qu’il fût quelque part, et que l’exiler de Hollywell, c’était l’exposer aux tentations de Saint-Mildred. Il voulait à peine écouter