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ter, pendant que Philippe expliquait et modifiait ses exagérations.

— Ainsi, dit enfin Charles, le fait est que Walter a demandé son propre argent : et, lorsqu’au lieu de le recevoir, il a vu arriver une lettre pleine d’injustes reproches, il a dit que Philippe était un impertinent. Je vous conseille de ne pas justifier son accusation !

Philippe ne daigna pas répondre, et, après quelques nouvelles exclamations de M. Edmonstone, Charles poursuivit :

— Telle est la somme totale de ses fautes !

— Non, dit Philippe. J’ai la preuve qu’il joue.

— Quelle preuve ?

— Votre père l’a vue et il en est satisfait.

— N’est-ce pas une preuve suffisante qu’il ait perdu le sens des convenances, et parlé de nous comme il l’a fait devant la sœur de Philippe ? s’écria M. Edmonstone. Que voudriez-vous de plus ?

— Ce qu’il a dit du capitaine Morville ne me prouve pas tout à fait qu’il soit capable de tous les vices, dit Charles, qui ne pensait pas au tort qu’il faisait à Walter en blessant son cousin. M. Edmonstone se fâcha aussi que l’on ne considérât pas l’insulte qu’il avait reçue comme une chose très grave, et Charles, qui malheureusement n’avait pas assez de respect pour son père, ne fit que rendre le mal plus grave. Il se fâcha même et finit par dire que Walter ne méritait aucun blâme, et qu’il aurait été un lâche de se conduire autrement.

C’était plus que Charles ne voulait dire ; mais ces