croire Walter coupable. Il n’y avait donc plus rien à faire qu’à prévenir la pauvre Amy. Madame Edmonstone la trouva dans le cabinet de toilette ; elle put à peine retenir ses larmes, quand son enfant vint l’embrasser.
— Chère maman, qu’avez-vous ?
— Je vous ai déjà avertie qu’il y avait un nuage sur votre bonheur, ma fille. Tâchez de supporter ce que j’ai à vous annoncer. Votre papa est mécontent de Walter qui, à ce qu’il paraît, a parlé de lui et de Philippe d’une manière offensante. Votre père en est si fâché qu’il va lui écrire de ne plus penser à vous !
— Il a parlé de papa d’une manière offensante ! Je suis sûre qu’il en est désespéré !
Comme elle parlait, Charles ouvrit sa porte et entra, sa toilette à peine achevée, et s’appuyant sur une seule béquille, tandis que de l’autre main il s’accrochait aux meubles :
— Ne vous inquiétez pas, Amy ! Je parierais sur ma tête que c’est une détestable invention de madame Henley. Croyez-moi ! Il se disculpera ; tout ceci ne servira qu’à éprouver son amour. Ne pleurez pas, enfant ! J’ai voulu vous dire cela pour vous consoler.
— Vous le faites à bonne intention, Charles, dit sa mère : mais vous rendez un mauvais service à votre sœur en lui conseillant d’espérer.
— Maman du parti de Philippe ! s’écria Charles.
— Je ne suis d’aucun parti ; mais je crois que c’est une mauvaise affaire. Là-dessus elle lui conta ce qu’elle savait, heureuse d’avoir à s’adresser à un autre qu’à