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ment de sa colère ; mais il fallut bien céder et M. Edmonstone était si exaspéré, que Philippe se félicita d’avoir pu lui faire écrire une lettre tant soit peu raisonnable.

Il était passé minuit quand Philippe se retira, après avoir passé toute la soirée avec son oncle. M. Edmonstone monta auprès de sa femme, qui l’attendait au coin du feu.

— Maintenant, dit M. Edmonstone, vous pouvez avertir Amy qu’il faut qu’elle ne pense plus à lui. Elle l’a échappé belle ! Voilà ce que c’est que d’arranger les choses en mon absence !

Puis il continua son récit, mêlant tellement les faits et les suppositions, qu’il était impossible d’y rien comprendre. Si le quart de tout cela était vrai, il n’était plus question de défendre Walter, et, quoique madame Edmonstone eût l’air d’être persuadée, ce n’était pas le moment de le dire. Elle espéra seulement que le matin calmerait son mari.

Mais le matin n’amena aucun changement. M. Edmonstone répéta à sa femme qu’il fallait avertir Amy, et, comme il parlait plus tranquillement que la veille, la pauvre dame comprit qu’il avait des preuves de ce qu’il avançait. Elle pensa que les paroles reprochées à Walter lui étaient en effet échappées dans un moment de colère en se voyant injustement accusé, mais qu’il n’avait sans doute demandé de l’argent que pour tirer quelque ami d’embarras. Elle, ne put malheureusement faire partager sa manière de voir à son mari, à qui Philippe avait dit qu’elle ne voulait jamais