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de son tuteur devant elle d’une manière irrévérencieuse. C’est là ce qui fâcha surtout M. Edmonstone ; il se croyait fort sage, et ne comprenait pas comment son pupille, qu’il avait toujours traité comme un fils, pouvait se permettre des expressions si peu respectueuses à son égard. Je ne l’en aurais jamais cru capable, dit-il, jugeant dès lors Walter capable de tout. Philippe eut même de la peine à lui faire modérer ses expressions dans sa lettre. Ils la composèrent ensemble dans le courant de la soirée, et ils s’arrêtèrent enfin à ce qui suit :


« Monsieur, puisque vous me refusez la confiance que j’ai le droit d’exiger ; puisque vous ne voulez pas répondre aux questions que je vous adresse, et que vous parlez de moi et de ma famille d’une manière irrévérencieuse, je suppose que vous ne désirez plus être reçu sur le même pied qu’autrefois à Hollywell. En ma qualité de tuteur, je vous répète que je crois devoir vous surveiller avec vigilance, pour vous tirer, s’il est possible, de la mauvaise voie où vous êtes entré ; mais toute autre relation entre vous et ma famille doit cesser dès ce moment ; Votre cheval sera envoyé demain à Redclyffe.

« Votre dévoué
« C. Edmonstone. »


Cette lettre était plus dure que Philippe ne l’aurait désiré. Il n’aurait pas voulu que l’on renvoyât le cheval, ni que l’on parlât des propos de Walter au mo-