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à elle-même la pierre dans la poche de son gilet, et promit de la garder toujours, quoique madame Dixon pensât qu’il la jetterait par-dessus la première haie.

Il arriva à South Moor à onze heures, assez tôt pour ses travaux du matin. L’après-midi il se reposa de ses fatigues en causant longtemps avec M. Wellwood, pendant que les deux autres jeunes gens étaient allés voir les courses de chevaux. La conversation roula sur l’état des pauvres aux environs, et sur un établissement que les demoiselles Wellwood auraient bien voulu fonder. Il s’agissait d’une école et d’un hôpital réunis, dans lesquels ces deux demoiselles et quelques autres dames auraient fait l’office de diaconesses. Mais, pour le moment, il ne fallait pas songer à une pareille fondation, faute d’argent. Walter écouta tout cela avec attention, et demanda quelle somme serait nécessaire pour commencer.

— Il faudrait que l’on pût réunir un millier de livres, répondit M. Wellwood. Mais je vous parle de ceci sans songer que c’est encore un secret, et que mes cousines seraient fâchées que madame Henley entendît parler de ce projet.

Walter promit de n’en point parler à cette dame, puis, songeant que son frère était bien souvent à Hollywell, il pensa que le mieux serait de ne rien dire non plus chez les Edmonstone. Mais, dans le sentiment de son innocence, comptant sur la confiance de son tuteur, il lui vint une idée qu’il crut excellente, ce fut de lui adresser cette fatale demande de mille livres, qui lui causa tant de surprise. Pour