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lui rappelait mieux l’image qu’il s’en était faite que les descriptions de Dixon. Il l’attira près de lui, prit son autre petite main froide, et lui demanda si elle aimait Saint-Mildred.

— Oh ! bien mieux que Londres ! Il y a des fleurs ici !

Et elle lui montrait fièrement une tasse où elle avait placé quelques fleurs des champs bien ordinaires et à demi-fanées. Il eut la complaisance de les admirer et gagna ainsi sa confiance, en sorte qu’ils causaient amicalement ensemble des hautes collines qui touchaient le ciel, quand madame Dixon entra, suivie de Trim, que son maître avait laissé dehors. Marianne eut grand peur du chien ; Walter s’empressa de la rassurer et sa mère de la gronder en déclarant qu’il ne serait pas mis à la porte, en sorte que ce fut une scène de confusion, jusqu’à ce que Walter fût parvenu à faire comprendre à la petite fille que Trim n’était pas une bête sauvage et dangereuse. Il réussit même à lui faire accepter la patte du chien et caresser sa belle tête noire et brillante. Enfin, un moment après, l’enfant et le chien étaient couchés l’un à côté de l’autre sur le tapis, la petite Marianne jouant avec les oreilles de son compagnon et l’admirant dans une extase muette.

Madame Dixon était une grande femme vulgaire, et Walter comprit pourquoi son oncle avait refusé de la lui présenter, et quel contraste il devait trouver entre elle et sa charmante sœur. Elle ne manquait pas de sens, et n’avait aucune prétention, mais sa