Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 17 —

Charles parut plus impatient que confus.

— Maintenant, dit madame Edmonstone, il faut que j’aille voir ma pauvre petite prisonnière.

— Amy, dit Laura quand sa mère fut sortie, vous avez eu tort d’encourager Charlotte à demeurer ici, quand vous savez combien elle est souvent grondée pour sa curiosité.

— C’est vrai, répondit Amy d’un ton de regret ; mais je n’avais pas le courage de la renvoyer.

— C’est justement ce que dit Philippe ; il ne vous faudrait qu’un peu plus de fermeté pour…

— Allons, Laura, nous n’avons pas besoin des critiques de Philippe. Il y a bien assez de gens dans ce monde qui manquent d’indulgence, sans ma petite Amy. Et s’emparant de la main potelée de la jeune enfant, il s’amusait à la pincer et à la tourmenter.

— Ah ! comme vous vous gâtez l’un l’autre, dit Laura avec un sourire en quittant le salon.

— Et je voudrais bien savoir ce que font d’autre Philippe et Laura ! dit Charles.

— Ils se perfectionnent sans doute, dit Amy avec simplicité, ce qui fit rire Charles de bon cœur.

— Je voudrais bien être aussi sensée que Laura, reprit-elle avec un soupir.

— Quel absurde souhait ! dit Charles, continuant à la tourmenter et à tirer les boucles de ses cheveux.

— Que deviendrai-je sans vous, ma petite sotte ? Chacun pèserait mes plaisanteries avant d’en rire, et je serais encore plus souvent grondé pour en faire de mauvaises.