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— Je ne vous ai rien promis ; dites-moi de quoi vous avez besoin ; je verrai si je peux vous aider.

Sébastien se récria en répétant ses paroles :

— « Si je peux ! » Comme s’il y avait rien d’impossible à l’héritier de Redclyffe !

— Ne vous ai-je pas dit, répéta Walter, que, pour le moment, j’ai fort peu d’argent à mon service ?

Et comme son oncle se mettait à faire des imprécations contre ceux qui le tenaient si serré :

— Chut ! lui dit-il, pas un mot de cela !

— Et vous vous contentez ainsi ? Ne connaissez-vous pas la manière d’échapper ? Si vous parliez seulement d’emprunter, on viendrait à genoux vous offrir de l’argent !

— Je suis content comme cela.

Vous êtes un imbécile, pensa Dixon ; mais il ne dit rien de pareil, voulant gagner les faveurs de son jeune neveu. Après quelques circonlocutions, il finit par lui avouer qu’il avait joué et perdu une somme considérable, et que, s’il ne pouvait la payer, il était en danger de perdre sa réputation et sa place. Walter réfléchit un moment, et, ne voulant pas se fier à son premier mouvement, il résolut de se donner du temps.

— Je ne dis pas que je sois hors d’état de vous aider, dit-il enfin. Mais il faut d’abord que je voie comment.

— Du temps ! Vous voulez me voir ruiné !

— Il faut donc payer tout de suite ? Où demeurez-vous ?

M. Dixon lui dit la rue et le numéro.