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— Je lui dirai tout, répondit madame Edmonstone, car elle en a trop deviné pour qu’on le lui cache ; attendons seulement l’arrivée de ton père, nous en avons peut-être déjà trop fait sans son consentement.

Laura ne revit pas sa sœur avant le goûter. Amy descendit à ce moment, plus jolie que jamais, grâce à une légère rougeur répandue sur ses joues. Elle parla peu et retourna aussi vite qu’elle put dans sa chambre. Laura la suivit, et les deux sœurs se jetèrent dans les bras l’une de l’autre.

— Maman vous a parlé, Laura ?… Oh ! je suis si heureuse, et tout le monde est si bon pour moi !

— Chère Amy !

— Je crains seulement…

— Il a si bien commencé !…

— Croyez-vous que ce soit de sa part que je craigne quelque chose ? Oh ! non. Mais, s’il me croyait plus de mérite que je n’en ai !… Que faut-il que je fasse pour devenir comme vous ?

— Peut-être vous aime-t-il mieux telle que vous êtes.

— Je ne parle pas seulement de vos talents ; il sait bien que je ne puis y atteindre, mais je crains qu’il ne s’attende à trouver en moi plus de sagesse.

— Il ne peut pas se figurer que vous soyez meilleure ni plus aimable que vous l’êtes, dit Laura en lui donnant un baiser.

— Je sais ce qui me manque, vous me l’avez dit une fois, c’est de la fermeté. Il me demandera sou-