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autre chose facilita la tâche d’Amy. C’est que Walter la rechercha moins que par le passé ; on eût dit même qu’il l’évitait, quoiqu’il fût aisé de voir la peine que cela lui causait. S’il était obligé de lui rendre quelque petit service, il s’en acquittait comme en faisant des excuses, et Amy se reprochait le plaisir que lui causaient ses attentions.

Madame Edmonstone observait tout, sans en avoir l’air. Elle pensait qu’il valait mieux ne rien laisser paraître ; elle était seulement contrariée de voir qu’Eveline souriait parfois, comme si elle avait deviné quelque chose.

Eveline se portait toujours mieux dès qu’il était question d’une partie de plaisir quelconque, et elle se trouva tout à fait bien pour la fête de Mary Ross. Mais madame Edmonstone fut prise ce jour-là d’un mal de tête qui ne lui permit pas d’y aller. Amy aurait voulu rester auprès d’elle ; sa mère ne le voulut pas, craignant qu’Eveline n’en fût surprise et que Mary Ross ne fût trop affligée. D’ailleurs, en nombreuse société, il serait plus facile pour Amy de se tenir loin de Walter, et Laura serait là pour empêcher Eveline de faire des plaisanteries gênantes.

Le temps était magnifique et tout se passa à merveille. Les messieurs firent jouer les petits garçons, et les dames les petites filles. Mais Walter n’était pas le même qu’à l’ordinaire. Il dirigea bien le chant des enfants et remplit leurs tasses de thé ; il ramassa et consola un petit malheureux qui était tombé ; en un