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chercher elle-même. Mais la côte était trop escarpée pour madame Edmonstone, Eveline ne devait pas se fatiguer et Laura n’avait pas la passion des fleurs. Amy fut donc obligée de refuser cette expédition, quoique Charlotte lui dît que c’était une sottise ; que ce serait très amusant de descendre là-bas, et que Walter la priât lui-même de vouloir bien venir seulement à quelques pas pour trouver de superbes orchis. Mary, après ce qu’elle avait vu la veille, ne pouvait deviner la raison de ce refus, sans quoi elle aurait quitté Charles et aurait accompagné Amy jusqu’aux fleurs. Mais elle n’y pensa même pas. La pauvre Amy était très fatiguée bien avant la fin de la promenade, et Walter, qui s’en aperçut, lui offrit aussitôt son bras. Elle ne voulut pas l’accepter, et s’efforça de ne pas rester en arrière, car sa mère était dans la voiture.

Sa fatigue fut une bonne excuse pour éviter de faire de la musique et de se promener sur la terrasse le soir ; elle alla se coucher avec la pensée consolante qu’elle avait fait son devoir.

Le jour suivant, Amy continua de suivre la même ligne de conduite ; pas de lecture avec les jeunes gens, quoique Charles la grondât ; puis elle se tint dans sa chambre jusqu’à ce que Walter fût sorti, et, le soir, quand le reste de la compagnie alla se promener sur la terrasse, elle demeura auprès de Charles. Mais ceci ne lui réussit guère, car Walter vint les joindre. Aussitôt qu’elle l’osa, Amy se leva, disant qu’elle allait chercher Laura ; mais sa robe se prit à