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plus âgées qu’elle ; mais elle profite de ce qu’elle entend.

— Elle ne se développera que plus sûrement pour s’être développée lentement.

— Ces deux sœurs sont fort différentes l’une de l’autre. Laura a toujours eu l’air beaucoup plus âgée, et surtout depuis quelque temps ; je ne sais si elle travaille trop ; mais on lui donnerait plutôt vingt-cinq ans que vingt…

À trois heures et demie, Mary entrait dans un taillis qui touchait à la propriété de M. Edmonstone, quand elle entendit des voix joyeuses et un fragment d’une vieille chanson :

Ne pleurez plus, noble dame, noble dame, ne pleurez plus ;
Votre chagrin est vain ;
Car, une fois les violettes cueillies, la plus douce pluie
Ne les fait pas revivre.

Un joyeux éclat de rire interrompit ce chant, et, au détour d’un sentier, Mary vit Walter, Amy et Charlotte fort occupés auprès d’un églantier. Walter avait peu changé pendant ces deux années, il n’avait pas beaucoup grandi, et il était toujours agile plutôt que fort. Il coupait les branches de l’églantier avec son grand couteau, et Amy ramassait soigneusement les rameaux fleuris. Pour Charlotte, elle portait dans ses mains un paquet d’écorce de tilleul, et ne cessait de s’embarrasser les jambes dans les broussailles.

Tous trois saluèrent gaiement Mary.