— Vous croyez donc qu’il y viendra, à la fête ?
— Je compte sur sa voix pour cacher tous les défauts de celles des enfants.
— Et, s’il vous manque de parole, comme à madame Brownlow ?
— Oh ! papa, le blâmez-vous d’avoir rompu avec une société si peu digne de lui ? Son amour pour la musique l’avait conduit trop souvent dans cette maison où l’on en fait d’excellente : mais il a reconnu que, si la musique était bonne, les manières étaient mauvaises.
— Il a bien fait, et ce que je viens de dire m’était suggéré par un mot du capitaine Morville.
— Il n’approuve jamais ce que fait son cousin. Ce n’est pas comme Charles.
— Combien Charles a gagné depuis quelque temps ! Il a perdu sa disposition au mécontentement et au sarcasme ; et semble avoir trouvé un but sérieux à sa vie.
— Oui, il s’occupe, et Amy apprend de lui à s’occuper ; vous vous souvenez que dans le temps où l’institutrice des jeunes demoiselles Edmonstone les quitta, nous craignions qu’Amy ne prît l’habitude de ne faire autre chose que de soigner Charles, et de perdre son temps à de gracieuses bagatelles ; mais, depuis que son frère est devenu plus sérieux, elle a suivi son exemple, et son esprit a fait des progrès surprenants. Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, parce qu’elle a conservé ses manières enfantines, et qu’elle est toujours silencieuse et réservée devant les personnes