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couleurs les plus sombres les dangers de cette liaison pour son cousin.

Madame Edmonstone, fort embarrassée, promit à son neveu d’écrire à son mari, dont elle suivrait les conseils. Mais elle aurait dû connaître assez M. Edmonstone pour savoir qu’il n’écrivait rien de décisif, quand il n’avait ni sa femme ni Philippe auprès de lui. D’ailleurs il avait reçu aussi une lettre de Walter, qui lui contait franchement sa rencontre avec son oncle, et lui parlait de son projet d’aller le voir à Londres, et une de Philippe, qui lui demandait d’user de toute son autorité pour empêcher cette visite. La tête remplie de confusion, il répondit à Philippe qu’il était fâché que le drôle eût reparu, mais qu’il se tiendrait sur ses gardes contre lui. Il dit à Walter qu’il ne pouvait lui cacher que son oncle était un fort mauvais sujet, et qu’il lui conseillait d’éviter soigneusement les imprudences de son malheureux père. Enfin il écrivit à madame Edmonstone qu’on aurait dit que c’était fait exprès que tout allât mal dès qu’il quittait la maison.

Il considérait ces trois lettres comme très importantes ; mais elles ne diminuèrent en rien l’anxiété de sa femme.

Après bien des réflexions, elle essaya de parler à Walter ; mais elle s’y prit à un mauvais moment, car Philippe, n’espérant pas qu’elle pût s’y résoudre, avait pris sur lui de sermonner Walter jusqu’à lui faire perdre patience.

Madame Edmonstone, avec toute la douceur pos-