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ayant échangé quelques lettres avec Markham, avait appris que l’enfant de sa sœur vivait, et qu’il était aimé de son grand-père. Il avait encore demandé de ses nouvelles après la mort de M. Morville, et on lui avait répondu qu’il était allé vivre avec son tuteur, dont Markham ne jugea pas à propos de lui dire le nom et la résidence. Ayant appris du maître de musique que Walter était dans les environs, M. Dixon, trompé par le nom et une vague ressemblance entre Philippe et le père de Walter, avait pris le capitaine pour son neveu. Mais, ayant été repoussé, comme nous l’avons vu, il mit dès lors plus de prudence dans ses démarches. C’était un sentiment d’affection qui lui faisait rechercher la connaissance de Walter et il était ravi de se voir si bien reçu.

Cependant l’oncle et le neveu n’étaient pas faits pour s’entendre. Sébastien Dixon avait reçu une fort mauvaise éducation : son talent l’avait placé dans un rang assez élevé parmi les artistes, mais il avait mené une vie irrégulière et dissipée. Il avait été sincèrement attaché au père de Walter, quoique son amitié et ses conseils lui eussent été fatals, et, s’il avait favorisé son mariage avec sa charmante sœur, c’était par amour du romanesque plutôt que dans un but intéressé. Il était aussi fier à sa manière que le vieux seigneur de Redclyffe. Il avait mis sa gloire à soutenir sa sœur et son mari, que leur père ne voulait pas recevoir, et c’est par ses conseils que son beau-frère avait agi et parlé de telle sorte, que l’archidiacre Morville lui-même n’avait pu longtemps tenir son parti. Mais