Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/153

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 147 —

lippe, qui avait résolu de son côté d’éviter Une entrevue de peur d’exciter des soupçons.

C’était le jour du dîner, et Laura se sentit émue, à la pensée que ce serait probablement Philippe qui la conduirait à table. Elle ne se trompait pas ; il lui offrit son bras. Ils se trouvèrent placés de la manière la plus favorable, car l’autre voisine de Philippe était madame Brownlow, qui avait une conversation fort animée avec M. de Courcy ; et, du côté de Laura, se trouvait M. Harley qui était un peu sourd, et avait assez à faire à entretenir miss Brownlow. Charles n’était pas à table, et personne ne les surveillait. Cependant ce ne fut qu’au second service qu’il y eut entre eux quelques mots d’échangés, et si bas que nul ne pouvait les entendre. On parla de la distance qu’il y avait entre Canterbury et Hollywell.

— Je pourrai venir ici souvent, dit Philippe.

— J’en suis bien aise.

Si seulement vous pouvez être sur vos gardes, comme je crois que vous commencez à l’être.

— Est-ce le moment de parler de cela ?

— C’est le seul moment ; personne ne nous observe, et j’ai quelque chose à vous dire.

Surmontant sa confusion, pour lui obéir, elle écouta.

— Vous avez agi prudemment, vous avez repoussé… (et il indiqua Walter) ; sans trop le froisser. Il ne vous reste qu’à être maîtresse de vous-même.

— C’est bien difficile !

— C’est ce que disent les femmes ordinaires, et la