Page:Yonge - L'héritier de Redclyffe, Vol 1, 1855.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 8 —

tentations d’Oxford, après la discipline et la solitude auxquelles il avait été accoutumé.

— Ne m’en parlez pas ! s’écria vivement M. Edmonstone. Il nous faut le diriger le mieux que nous pourrons ; car je suis chargé de lui jusqu’à ce qu’il ait vingt-cinq ans. Son grand-père l’a lié jusqu’à cette époque. Si nous pouvons empêcher qu’il ne fasse des sottises, tant mieux. Sinon, ce ne sera pas notre faute.

— C’est donc vous qui êtes son tuteur ? demanda Charles.

— Ah ! j’en suis bien fâché ! Si votre pauvre père vivait, Philippe, je n’aurais pas tant de souci. Ce ne sont pas les affaires qui me manquent, continua-t-il d’un air plus important qu’embarrassé. Cette grande terre de Redclyffe n’est pas une sinécure, pour ne rien dire du jeune homme lui-même. Mais tout vient à la fois et je ne puis l’empêcher. Maintenant il faut que j’aille parler à mes ouvriers, si je dois partir demain. Venez-vous, Philippe ?

— Merci, je dois m’en retourner bientôt, répondit Philippe ; décidons seulement quand nous partirons.

Quand ils furent d’accord, M. Edmonstone sortit, et Charles reprit :

— N’y a-t-il pas un revenant à Redclyffe ?

— À ce que l’on dit, répondit son cousin ; mais je crois qu’on ne sait pas au juste à qui appartient cette âme en peine. Il y a au-dessus de la porte principale une chambre qu’on appelle la chambre de sir Hugh, mais l’honneur de lui donner ce nom est réclamé par Hugo de Morville, qui assassina Thomas à Becket,