irritation n’était pas excusable ; il m’en avertit, ce qui me fit presque perdre la tête. Jamais je n’ai été plus près d’un éclat… Toujours le même !… Incorrigible !
— Voilà bien comme vous êtes ! Quand les autres ont tort et vous provoquent, c’est vous-même que vous accusez.
— C’est une épreuve que je devrais mieux supporter.
— Mais vous l’avez supportée. Ne m’avez-vous pas dit que vous n’avez jamais été plus près d’un éclat ? Pourquoi vous faire des reproches après la victoire ?
— C’est le cœur qu’il faudrait vaincre !
— Cela viendra. Dites-moi maintenant comment le colonel Deane vous a reçu ?
— Très bien ; il n’aurait fait que rire de toute cette affaire, si Philippe n’avait pas été avec moi, et n’avait demandé mon pardon d’une manière très solennelle. Mais il l’a fait à bonne intention, et je n’ai pas le droit de me plaindre, puisque c’est moi qui avais fait une faute.
— Une faute ?
— Oui, en n’allant pas au bal.
— Vous avez cru bien faire.
— Mais à présent je ne suis pas sûr d’avoir eu raison.
— Que voulez-vous dire ? s’écria Amable. C’était une grande privation que vous vous imposiez, et je sens que j’aurais bien fait de suivre votre exemple.
— Non, vous n’avez pas besoin de la même discipline que moi !