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magnanime, dit Charles ; et cette observation fit tellement rire Amable, qu’elle fut obligée de cacher sa figure sur l’épaule de sa petite sœur. Charlotte rit aussi, imprudence qui attira l’attention sur elle. Son père sourit et lui dit d’un ton mêlé de reproche :

— Ah ! vous voilà aussi, petite curieuse ?

Et sa mère lui ayant dit : Charlotte, qu’avez-vous à faire ici ? elle retourna à ses leçons d’un air tout honteux, sans avoir la consolation d’entendre sa mère dire avec compassion : Pauvre enfant !

— Quel âge a-t-il ? demanda M. Edmonstone, revenant à son premier sujet.

— Il est du même âge que Laura ; il a dix-sept ans et demi, répondit madame Edmonstone. Ne vous souvenez-vous pas d’avoir entendu dire à mon frère, que c’était un plaisir de voir une enfant aussi bien portante que la nôtre, après la chétive petite créature de Redclyffe ?

— Il est devenu un beau et vigoureux jeune homme, dit Philippe.

— Nous devrions l’inviter à venir ici. Qu’en dites-vous, Philippe ? dit madame Edmonstone.

— Certainement, ce serait excellent pour lui. Dans le fait, la mort de son grand-père est arrivée au bon moment. Le pauvre vieillard craignait tant qu’il ne fît des sottises qu’il le tenait…

— Je sais, aussi serré que possible.

— Cette sévérité n’aurait pas convenu à un jeune homme d’un caractère si impatient. Ç’aurait été une expérience dangereuse de l’envoyer au milieu des