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retienne. Il ne sera pas douté de votre indifférence ; mais je ne vous en fais pas un reproche : puisqu’il y est sensible, c’est qu’il était temps de la lui montrer.

Ainsi Laura, contre son propre sentiment, ne put s’empêcher de croire que Walter l’aimait ; et après un moment de silence, elle reprit :

— Que pensez-vous du projet de papa de m’emmener avec lui en Irlande ?

— En Irlande ?

— Oui, vous savez qu’aucun de nous n’a vu grand’maman depuis la maladie de Charles, et papa voudrait me conduire cet été auprès d’elle.

— Je savais son projet de voyage, mais je ne croyais pas qu’il y songeât avant l’automne.

— C’était son intention ; mais il faut qu’il soit de retour avant la fin d’octobre.

— Et que fera Walter ?

— Il restera à Hollywell jusqu’à la rentrée, et nous serons bien aises qu’il soit auprès de Charles en l’absence de mon père. Ce projet ne me souriait pas trop au premier abord, quoique je sois bien aise de revoir grand’maman. Mais à présent, cet absence viendra tout à fait à propos pour rompre mon intimité avec Walter.

— Vous avez raison, et cependant je puis à peine supporter l’idée de votre absence. Où serai-je à votre retour ?

— Ah ! c’est à quoi je n’ose songer non plus. Papa vous consultera là-dessus. Il craint un peu de laisser Walter seul si longtemps.