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lui laisser la peine de garder son fils. Eveline de Courcy feignit de se trouver mal à l’idée de toutes les leçons inutiles qu’elle lui avait données ; Laura dit quelques mots pour essayer de l’ébranler ; Amy le pressa très vivement ; mais tout fut inutile, il répéta poliment, mais avec fermeté, qu’il ferait mieux de se livrer moins au plaisir.

Pour le coup madame Edmonstone trouva qu’il allait trop loin ; mais elle dut en prendre son parti, et, à dix heures et demie, les dames quittèrent Hollywell House pour se rendre au bal, où M. Edmonstone devait aller les rencontrer, au sortir d’un dîner chez le colonel.

— Je suis sûre qu’il s’impose un grand sacrifice, dit Laura, quand la voiture fut partie. Mais il se figure que les bals l’empêchent de travailler.

— Je suis fâchée contre lui, reprit madame Edmonstone, et cependant je ne puis le blâmer.

Pour Amy et Eveline, elles exprimaient leurs regrets chacune à sa manière. M. Edmonstone, Maurice de Courcy, madame Deane et bien d’autres personnes, ne comprirent rien à cette résolution soudaine d’un jeune homme qui aimait la danse. Philippe ne fit aucune observation, mais au fond de son cœur il était de l’avis d’Eveline, qui disait hautement que Walter n’avait pas voulu venir, parce qu’il craignait de ne pas avoir Laura pour danseuse plus souvent qu’à Allonby.

Philippe et Laura ne s’étaient pas encore rencontrés depuis leur tête à tête, et la jeune fille était plus