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— Elle est charmante, dit-il.

— Une vraie Irlandaise, répondit froidement Philippe.

M. Thorndale, peu habitué à porter un autre jugement que celui du capitaine Morville, se sentit embarrassé.

— Vous n’avez pas dansé avec elle ? dit-il.

— Non, elle attire trop de cavaliers pour avoir besoin de moi.

M. Thorndale se sentit encore plus honteux de son goût vulgaire, et Philippe s’éloigna, content de l’avoir arrêté au début d’une inclination.

Walter avait trois fois demandé à Laura de danser avec lui, et toujours elle s’était trouvée engagée. Enfin, lorsque arriva l’heure du départ, il fit encore Une tentative. Madame Edmonstone consentit à rester un moment de plus, car Laura lui demanda avec instance de la laisser danser ce quadrille avec Walter. Philippe, qui ne savait encore quelle foi il devait ajouter à ce que Charles avait essayé de lui faire entendre, alla voir si la voiture était prête, Quand il revint, la danse était finie, mais Walter et Laura n’étaient plus là. Un moment après, ils revinrent tranquillement ensemble de la bibliothèque, où ils avaient été voir un fameux portrait de Charles Ier, et l’on partit. — Dans la voiture des dames on ne fit que rire et causer tout le long de la route ; mais les hommes, furent plus silencieux. M. Edmonstone s’endormit ; Philippe se laissa aller à la rêverie ; pour Walter, il ne fit que siffler des airs de danse et battre la mesure avec ses pieds, comme s’il dansait encore.