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serait aussi une nouveauté. Walter, apprenant qu’il serait de la partie, déclara que le bal ne l’amuserait pas autant que les fenaisons, et, quittant son habit, il se mit à l’ouvrage… comme un ouvrier.

Il fallait avoir bien travaillé pour revenir à la maison avec tant de plaisir. En effet, M. Edmonstone et Philippe, ayant pris des informations, ne reçurent que des réponses très satisfaisantes sur le compte de Walter. Pour lui, il fit toutes ses confidences à madame Edmonstone. Il lui avoua que ses études sérieuses étaient toujours pour lui un devoir plutôt qu’un plaisir. Il avait dû renoncer à toutes les récréations les plus innocentes, parce qu’elles le distrayaient trop, et il avait fini par ne se permettre que la promenade et la musique. Ce bel art lui semblait si propre à élever l’âme, qu’il ne pouvait se reprocher d’y consacrer un peu de temps ; puis il avait fait aussi de temps en temps une lecture légère pour se reposer de ses graves études.

Walter n’avait formé à Oxford qu’une seule liaison d’amitié. C’était avec un jeune homme du nom de Wellwood. Il s’était figuré que c’était le fils de ce capitaine Wellwood dont son grand-père s’était toujours reproché la mort. Mais il découvrit que c’était seulement son neveu. Le capitaine n’avait laissé d’autres enfants que deux filles, qui n’étaient pas mariées. Leur cousin parlait d’elles avec la plus grande estime, et Walter eut le bonheur de leur faire savoir combien son grand-père avait eu de remords d’avoir tué leur père. Le jeune Wellwood étudiait la théologie,