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il venait d’arriver à pied de Broadstone. Enfin, un peu plus loin, Amable et Charlotte prétendaient aider aux faneurs, mais en réalité, elles faisaient des nids de foin, ou s’en jetaient des poignées l’une à l’autre, jouant avec autant d’entrain que la chaleur le leur permettait. Ces deux jeunes filles causaient et riaient, mais tous les autres personnages étaient trop occupés ou trop fatigués pour faire la conversation. Chacun jouissait de la douceur de l’air que parfumait le foin nouveau, lorsque soudain Charles sentit un nez froid qui lui caressait la figure, et, en ouvrant les yeux, il reconnut Trim qui le léchait et lui faisait mille caresses.

— Le voici ! s’écria la petite Charlotte en s’élançant au-devant de Walter, qui venait de laisser son cheval, et arrivait en courant. Jamais écolier en vacances n’avait paru plus heureux, et ne fut reçu avec de plus bruyantes démonstrations de joie. Les questions et les réponses se succédaient sans interruption ; puis vinrent les nouvelles de la maison ; celle, entre autres d’un bal que lord Kilcoran allait donner, et auquel toute la famille était invitée. Lord Kilcoran était un Irlandais, père de Maurice de Courcy, et parent de M. Edmonstone. Il passait quelque temps avec sa famille à Allonby, une de ses terres non loin de Hollywell. Sa fille Eveline, jolie et vive Irlandaise, grande amie de Laura, malgré la différence de leurs caractères, avait obtenu qu’il donnât un bal, pour avoir le plaisir d’y inviter Amy, qui n’avait pas encore été dans le monde, et Mary Ross, pour qui ce